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1. Définition des objectifs de l'exercice de prospective Les objectifs de l'exercice doivent être définis en concertation avec les principales parties prenantes. Ces objectifs ne doivent pas être confondus avec les finalités ou les buts à atteindre par le territoire lui-même. Il s'agit ici de déterminer le travail commun aux différents partenaires et qui pourrait être consigné dans une charte comportant un certain nombre de règles du jeu. Ces objectifs sont fondamentaux car ils conceptualiseront les attentes des participants et serviront à l'évaluation de la démarche. Ils doivent donc être précis, clairs et compréhensibles par tous. Ces objectifs définiront également l'angle d'approche du territoire s'il s'agit de limiter la prospective à une question ou un secteur en particulier. 2. Positionnement temporel de l'exercice de prospective Inscrite dans la temporalité, la prospective prête une attention particulière aux horizons et aux étapes sur les lignes du temps. Ainsi, plusieurs choix s'imposent:
3. Positionnement spatial de l'exercice de prospective La valeur de l'observation géographique, c'est l'épaisseur de la durée, disait Fernand Braudel. L’espace du territoire doit être compris à partir de ses dynamiques tant internes qu'externes et être relié aux réalités des personnes qui y naissent, y vivent ou y travaillent. Le territoire implique un processus d’appropriation dès le début de l'exercice de prospective. Une remise en cause et un débat sur les limites sont assurément salutaires car ils font surgir les représentations spatiales et révèlent les ambitions des acteurs. A l'heure de la gouvernance multiniveaux, les échelles territoriales des exercices de prospective sont fondamentales. La cartographie est essentielle car elle permet de décliner les différentes visions du territoire et surtout d'identifier l'orientation et la largeur des regards en fonction des problèmes posés. 4. Mise en place des structures de pilotage de l'exercice de prospective Pour être opérationnelles, les structures de pilotage de l'exercice de prospective devront pouvoir répondre à la nécessité de disposer de capacités heuristiques (Pôle factuel pour recueillir des données), délibératives (Pôle interactif) et conceptuelles (Pôle conceptuel pour produire des concepts structurants), à l'instar des trois pôles de La méthode créatrice, décrits par Thierry Gaudin.
Ces lieux de travail sont à géométrie variable. Le recueil des données est réalisé par un certain nombre d'experts mais peut s'étendre à des parties prenantes voire à des citoyens, car la connaissance et les représentations de ces données est multilatérale. L'appropriation du diagnostic nécessitera également que le plus grand nombre de citoyens participent au processus. De même, l'intelligence collective, le débat, la délibération doivent impliquer l'ensemble des acteurs. Enfin, les synthèses, les rapports intermédiaires et les rapports finaux seront conçus par une équipe plus restreinte mais, si possible, représentative des parties prenantes et constituée de rapporteurs et d'experts. La pertinence et la qualité de leur travail se mesureront à son appropriation par le plus grand nombre. Une Equipe de projet, chargée de la gestion de l'exercice au quotidien, s'appuiera sur un Comité de pilotage associant les principales parties prenantes et sensibilités du territoire. Ce Comité pourra lui-même s'élargir pour constituer un groupe de travail de vingt à trente personnes travaillant à légitimer la production réalisée lors des étapes conceptuelles. 5. Programmation de l'exercice de prospective Un exercice de prospective dure entre neuf mois et trois ans. Même si le programme doit être ajusté régulièrement en fonction des résultats des évaluations des différentes phases et étapes, l'ensemble du programme doit être élaboré et présenté aux participants dès le début. Un exercice qui s'élaborerait lui-même, chemin faisant, sans programmation précise de son déroulé, perdrait toute crédibilité aux yeux mêmes de ceux qui y participent. La meilleure façon de procéder consiste à construire une "charte de Gantt" de l'exercice, précisant les rendez-vous des différentes phases et séquences, et de la mettre à la disposition des participants. Ce document pourra être ajusté en cours d'exercice. Il permettra de garder une attention particulière sur l'évolution du processus et surtout de tenter d'éviter les "effets entonnoirs" qui peuvent survenir en fin d'exercice lorsque le temps risque de manquer pour concilier la date de clôture, souvent liée à un événement de communication, et la finalisation du programme stratégique. Cette accélération peut en effet nuire à la bonne appropriation des résultats par les participants. 6. Elaboration du budget et financement de l'exercice de prospective Les moyens financiers dont disposent les organisateurs d'un exercice de prospective constituent un des facteurs de différenciation des exercices eux-mêmes. A priori, l'expérience montre que les moyens financiers nécessaires pour réaliser un exercice de prospective peuvent être limités, particulièrement lorsque la capacité de mobilisation est forte et qu'un minimum d'expertise existe au niveau du territoire. En ce sens, le désir de lancer l'exercice est plus déterminant que les éventuelles contraintes financières. Le coût d’un exercice dépend notamment de l'éloignement des lieux des activités, du champ couvert, des effectifs de l'équipe de direction du projet, de l'organisation des événements, de l'approche choisie. Les postes listés peuvent grever de façon plus ou moins forte le budget de l'exercice :
7. Construction du plan de communication de l'exercice de prospective La communication constitue un volet particulièrement important à définir avant de se lancer dans une démarche prospective, car elle doit accompagner l'ensemble du processus. Il s’agit de préciser dans quel but il est mis en oeuvre et de cibler les informations à communiquer selon le public concerné. La communication a plusieurs vocations : c'est un outil qui permet d'informer la population du territoire de l'avancement et des acquis de l'exercice; c'est un facteur de sensibilisation et de mobilisation des acteurs; c'est enfin un gage de bonne gouvernance et de transparence démocratique. Les facilités nées de l'internet ont grandement multiplié la capacité de communication des opérateurs d'un exercice de prospective. Ainsi, les sites web, les forums de discussion, les wikis ou autres outils de communication doivent être utilisés pour permettre d'élargir de nombre d'acteurs impliqués dans l'exercice de prospective.
8. Résultats attendus de la phase de préparation
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